Nick Pope et les X-Files du MoD

Lorsqu’on s’intéresse à la question des objets volants non identifiés (ovnis), on remarque, à travers les médias qui s’intéressent au sujet, la présence de personnalités régulièrement invitées à se prononcer sur la question.

Nick Pope retient mon attention puisqu’il a fait partie d’une équipe gouvernementale qui s’est spécifiquement penché sur cette question. En effet, l’homme a fait carrière au sein du Ministère de la défense britannique (MoD) entre 1985 et 2006.

De 1991 à 1994, il est affecté au secrétariat de l’armée de l’air à la section (AS) 2a ─ le dossier particulier des questions ovnis.

Il est intéressant de souligner que cette section spéciale a été créée au début des années 1950, jadis plus dynamique au début de la guerre froide, et fut maintenue jusqu’en 2009.

Le mandat confié à Pope consistait essentiellement à évaluer si les ovnis pouvaient s’avérer une menace pour le territoire britannique. La question mérite un éclaircissement puisque, d’un point de vue militaire, un ovni peut être étroitement lié à un appareil furtif de reconnaissance en provenance d’un pays étranger. Ainsi un appareil pourrait notamment collecter des informations sur les structures offensives et défensives du pays ainsi que tester la capacité de détection et de réaction défensive face à une intrusion de son espace aérien. Ainsi, la collecte, l’enquête et l’analyse des signalements recueillis ont fait l’objet de ses recherches.

Son poste au sein du Ministère lui a bien sûr permis d’avoir accès à un vaste éventail de renseignements tels que les vols militaires, les vols civils, les projets scientifiques, les rapports policiers, etc. Ainsi, le Ministère a répertorié au fil de son histoire près de 12 000 signalements.

En ce qui concerne le constat de recherches de Pope, les signalements lui ont permis de classer tout à fait explicables 80 % des cas, donc la vaste majorité de ces objets. Un segment de 15 % demeure toutefois incomplet et ne peut être classé. Enfin, 5 % s’avéraient inconnus avec les moyens conventionnels d’analyse. L’ancien analyste demeure très ferme sur le terme “inconnu” c’est-à-dire qu’il insiste pour dire que cet adjectif ne signifie rien de plus, rien de moins. Ainsi, on ne constate aucune confirmation de l’existence d’engins d’origine extraterrestre.

L’homme s’estimait bien sceptique en prenant en mains le dossier en 1991. Toutefois, deux cas semblent avoir marqué l’incrédulité de Pope : Le dossier de l’incident de la forêt de Rendlesham en décembre 1980 ainsi que celui des triangles noirs en mars 1993 où Pope s’est lui-même occupé de l’affaire.

J’estime intéressante la personnalité de Pope. Elle semble contredire l’idée populaire voulant que ce type de travail l’incite à se terrer dans un mutisme absolu. En fait, même à l’emploi du ministère de la Défense, Pope s’est toujours montré disposé à partager ses connaissances et la position du Ministère avec les médias, et ce, dans la mesure du possible. En effet, on comprend qu’il doit et devra toujours faire preuve de discernement et de prudence puisque plusieurs questions relatives à la défense britannique peuvent en être intimement rattachées. Soulignons tout de même qu’entre les années 2008 et 2013, Le Ministère a rendu public l’ensemble de ses dossiers sur les ovnis, ce qui a assurément permis à Pope de s’exprimer sur le sujet de manière plus aisée.

Nick Pope habite maintenant les États-Unis. Il est auteur de trois ouvrages.

 

Voici un documentaire en français qui souligne son travail entre les années 1991 et 1994.

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Photo: http://www.nickpope.net/biography.htm

Philippe Robitaille

Article by: Philippe Robitaille